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Alors que les méthodologies d’entraînements modernes évoluent à grands pas, aussi bien dans les dimensions énergétiques, physiques que stratégiques ou tactiques, les fonctions exécutives apparaissent aujourd’hui comme un élément essentiel de la performance. Le nombre de séances d’entraînements augmente. Les exigences deviennent de plus en plus complexes. Elles deviennent également de plus en plus éprouvantes, et la fréquence des compétitions participe à limiter considérablement le temps consacré à la récupération. Dans ces conditions, le sportif est soumis à des niveaux de stress jamais atteints. La dépression, le surentraînement, la blessure et la contre performance s’invitent au plus haut niveau et à des fréquences qui alertent les instances du sport, au point de diligenter des enquêtes et d’imposer des politiques visant à protéger l’intégrité physique et mentale de nos sportifs.
Nous avons atteint des limites physiologiques dans les domaines liés à la force, à la puissance ou à la vitesse. Le geste technique est répété tellement souvent qu’il est lui aussi parfaitement intégré. Malgré ce constat, la majorité des sportifs, ultra-entraînés, ne performent pas davantage, alors que d’autres, « des exceptions », pourtant moins forts ou moins rapides, semblent déjouer tous les pronostics et interrogent les spécialistes. Leur faculté à se défaire des situations complexes dans un contexte émotionnel favorable, leur niveau d’adaptabilité ainsi que leur incroyable capacité à trouver presque systématiquement des solutions à haute vitesse et même en situation de stress ou de fatigue intense, pose question.
La spécificité du génome peut être? Il n’est pas question ici de penser que pour être un sportif de haut niveau il faut être « bien né ». Tous les sportifs de haut niveau font partie de cet environnement très sélectif. Alors pourquoi certains d'entre eux sortent-ils du lot ? Daphnée Bavelier, (Professeur en sciences cognitives) expliquait, en parlant des joueurs de Esport: « Lorsque les joueurs de FPS doivent chercher une cible, ils se fatiguent moins vite que la normale et sont moins distraits par d’autres événements liés à leur environnement. Ils agissent plus vite et parviennent également plus rapidement à recentrer leur attention à la recherche d’une nouvelle cible ».
Pour répondre à cette question j’aime me référer à cet exemple tiré du prochain livre de Philippe RODIER quand il veut nous faire comprendre la relation entre l’intuition et la performance: Dan Carter expliquait à son tour : « L’instinct, c’est le plus important et c’est aussi le plus difficile à laisser exister. Il m’arrive d’entendre quelque chose, une annonce d’un coéquipier ou l’ordre d’un adversaire, mais mes yeux me disent autre chose, alors je suis mon intuition ». Puis il ajoute: « Les choses bougent tellement vite sur le terrain que je ne sais même pas ce que je vais faire dans les secondes qui suivent » Elle est peut être ici la réponse. Les joueurs d’exceptions perçoivent mieux leur environnement que les autres. Dans toute ma carrière d’entraîneur auprès des sportifs de haut niveau, j’avais fait ce constat que la dimension physique avait atteint des limites. Je regardais les vidéos de matchs et mes analyses de jeu mettaient en évidence que celles et ceux qui se démarquent le plus, n'étaient pas toujours les plus grands, les plus forts ou les plus puissants mais ils savaient se jouer de toutes les situations complexes et contre toute attente. Ils savaient lire, mieux que les autres, leur environnement.
J’ai donc naturellement imaginé que s’il nous était permis de développer cette qualité perceptivo-cognitive chez tous les joueurs, et pas seulement chez ceux dont la vocation est de diriger le jeu, peut-être pourrions nous changer le cours des choses, les modalités d’entraînement, les charges de travail ainsi que la vision du jeu et de la performance. Au regard des études épidémiologiques des statistiques des traumatologies enregistrées dans le sport de haut niveau, il est apparu que la blessure survenait le plus souvent sous fatigue, dans le 3eme quart temps du jeu ou en hiver quand les conditions sont plus délicates ou en fin de championnat. Il n' en fallait pas moins pour me convaincre que la dimension perceptive, et bien évidemment cognitive, jouaient un rôle très important dans ce contexte. En effet, quand il n’est plus possible de prendre la bonne la bonne décision, le sportif se trompe de choix, il s’enferme dans des contraintes de déplacements inappropriés et génère de plus en plus de fatigue, de doutes et finit par conscientiser sa tâche. La contre performance et la blessure, dans ce contexte, ne sont plus liées qu’à une question de temps. C’est inéluctable.
Jocelyn Faubert m’a contacté il y a plus de 10 ans pour me proposer son nouveau système d’entraînement de la vision périphérique et centrale. Le NeuroTracker. J' ai été immédiatement emballé à l’idée de me voir proposer une solution et un outil qui allaient enfin me permettre d’explorer cet environnement et d’aborder la performance sous un nouvel angle. J' avais besoin d’entraîner la vision périphérique, d’inconscientiser le traitement et la prise de décision et de proposer ce mode d’entraînement à tous mes sportifs. J’ai développé cette méthode auprès de plusieurs sportifs de haut niveau en préparation de compétitions nationales, internationales ou en préparation des jeux olympiques de Pékin, de Londres ou de Rio avec des résultats dont je n'imaginais pas encore la portée.
La particularité du sportif de haut niveau, réside dans le fait qu’il « va là où les autres ne vont pas et continue là où les autres s’arrêtent ». C’est en tout cas ma vison des choses. Ils sont donc liés à des processus mnémoniques qui en font des particularités. Prendre des décisions à haute vitesse et en situation de stress, comme toute chose, ça s’apprend. N’oublions pas que toute décision, qu’elle soit motrice, visuelle, ou cognitive, n’est dépendante que d’un seul acteur : Le Cerveau. C’est lui qui décide. Et pour prendre les décisions, il s’approvisionne presque exclusivement par la vision. C’est donc à lui qu’il faut s’adresser. La particularité de cette méthode réside dans son concept. Elle s’adresse à la vision, mais pas seulement. L’adaptation cellulaire est dépendante de l’intensité, de la variabilité et de la réitération de la charge. Autrement dit, développer une capacité musculaire ou nerveuse dépend de la capacité à proposer une sollicitation individuelle et ajustée dans l’intensité, de pouvoir créer un environnement que le cerveau percevra ensuite comme une norme, et de pouvoir également évaluer et incrémenter la charge en temps réel. (à condition que la réitération soit elle aussi ajustée et suffisante).
Le système propose de solliciter les muscles oculomoteurs à des vitesses maximales (liées à la fonction) et corrélées aux capacités du sportif au moment T. En plus de cet entraînement musculaire et nerveux, il a la particularité de mobiliser la stéréoscopie dont tout sportif dépend dans le cadre de sa pratique. Un autre avantage du principe proposé réside dans son temps d’action : 8’’. Qui est le Temps Limite pendant lequel le système nerveux peut mobiliser son pic de vitesse. Répété sur 20 séquences et sur plusieurs sessions, plus que ce pic, c’est aussi son temps de soutien qui est entraîné. 15 à 30’ de travail répété sur plusieurs séances et en situation progressive de double ou triple tâche, permet aussi de construire un environnement spécifique au traitement de l’information et à son entraînement. Le cerveau comprend ici que cette qualité devient essentielle et qu’elle prendra dorénavant davantage de place.
Au-delà de ces aspects, le travail sur NeuroTracker permet d’augmenter la mémoire de travail, mais pas seulement. Puisqu’il est question de s’adresser au système nerveux, sa sollicitation à haute vitesse adaptée, permet à l’information d’accéder à la mémoire séquentielle beaucoup plus tôt. La réponse cognitive ou motrice sont alors plus rapides et plus ajustées. Le sportif perçoit l’information plus rapidement. Il a l’impression de bénéficier de davantage de temps pour prendre sa décision (C’est le cas), il comprend plus vite son environnement. Enfin, il développe ses qualités de concentration et de vigilance, de focus attentionnel et d’attention divisée.
Ce procédé devient donc un atout indissociable de la formation et de la performance du sportif. Il est aussi devenu un moyen de prédire la performance.
La Fédération Française de Football l’a bien compris. L’ensemble de ses salariés lui a décerné le premier prix de l’innovation lors des journées de l’nnovation dans son centre d’entraînement à Clairefontaine. La direction technique de l’arbitrage (DTA) en avait déjà fait un outil de formation et de performance dans le cadre de la formation des arbitres de ligue1. D’autres clubs Français comme l’Olympique Lyonnais ou l’Olympique de Marseille l’on intégré dans leur prise en charge et l’intègrent aussi bien dans le cadre de la performance, que de la formation ou de la rhéabilitation.
La prise de décision à haute vitesse est une des qualités requises pour prétendre exister dans le sport de haut niveau. Il est donc essentiel de développer cette capacité et au plus tôt dans un projet individuel de haut niveau.
Hélène DEFRANCE, championne du monde Voile et médaillée de Bronze aux Jeux Olympiques de Rio a suivi cet entraînent perceptivo-cognitif durant toute sa préparation. Nous avions établi ensemble le besoin de garder un niveau de concentration le plus élevé possible pendant toute la durée de la compétition et de pouvoir être en capacité de lire les mouvements d’eau, de voile, ou la trajectoire des adversaires dans un contexte de stress permanent. (Les fréquences cardiaques des équipières en 470 avoisinent leurs maximaux théoriques pendant presque toute la durée de la compétition). Le NeuroTracker était donc tout indiqué et les résultats obtenus à la hauteur de nos attentes.
Vidéo d’Hélène de France lors de sa phase de consolidation sur NeuroTracker.
Un autre exemple de prise en charge mais cette fois ci dans le Tennis de Haut niveau avec Tan Harmony (Joueuse internationale Française).
Le tennis est aussi un sport dans lequel la prise de décision, l’anticipation et l’intuition sont des atouts incontournables de la performance. Les balles peuvent atteindre des vitesses avoisinant les 200 Km/h et la durée des matchs oblige ces sportifs à garder un haut niveau d’attention et de focus attentionnel sur quelque fois plusieurs heures.
Ici sur cet exemple la double tache consiste à reproduire le geste spécifique de compétition.
Outre le développent des capacités perceptives, ce mode d’entraînement est aussi devenu un mode d’évaluation des aptitudes à traiter les informations aussi bien sur le revers que sur le coup droit. Pour exemple, quand cette prise de décision est moins efficace sur le revers que sur le coup droit, le positionnement sur le cours en situation de jeu ne peut être optimisé. Le sportif compense et perd ainsi un temps considérable à capter et à traiter l’information. L’action motrice est alors retardée dans son exécution et il lui devient plus complexe de se positionner correctement sur la frappe suivante.
Exemple de Triple tache associant le geste technique au traitement visuel et moteur d’une autre information perceptive.
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